Santo Antao
Indiscutablement la plus majestueuse île du Cap-Vert ! Toutes les déclinaisons du vert s’y trouvent, étalées depuis les immenses vallées luxuriantes jusqu’aux pics les plus vertigineux. Santo Antao est la terre promise des randonneurs ! Ceux qui connaissent Madère lui trouveront comme un air de famille. Une communauté avenante et chaleureuse y vit à plein temps et y cultive courageusement la terre, assez pour nourrir abondamment tout l’archipel. En définitive, Santo Antao promet des découvertes qui marqueront à jamais les voyageurs les plus audacieux.
Pour les randonnées et les paysages inoubliables qui sont, sans aucun doute, les plus grandioses du pays. La vision des pics montagneux défiant la gravité et des vallées paradisiaques ne laissera personne indifférent.
3 jours minimum, davantage pour faire durer l’émerveillement et l’exploration.
Il n’y a malheureusement pas d’aéroport sur Santo Antao, mais les liaisons en ferry depuis/vers Sao Vicente (Mindelo) sont nombreuses. Plus d’infos à Porto Novo et sur CV Interilhas.
On se déplace facilement à pied, car l’île est adaptée aux randonneurs. Les alugueres (taxis publics) sont également présents mais peuvent se rarifier selon l’endroit et la destination. Sinon, vous trouverez un taxi privé pour vous conduire de part et d’autre de l’île.
Pour la localisation stratégique, préférez un hébergement à Ponta do Sol ou Ribeira do Paul, et pour une retraite au calme, privilégiez plutôt Tarrafal.
Notre sélection de lieux à voir
La route fabuleuse de l’Estrada da Corda
La route du Funambule, ou simplement la « route de la Corde », relie Porto Novo à Ribeira Grande, en passant par les terres intérieures de Santo Antao. Cette route est un incontournable de l’île mais nécessite un peu d’organisation, car rares sont les alugueres qui s’y aventurent. En revanche, aucun problème pour les taxis ou les voitures à privatiser. En quittant le bord de mer, les pavés vous élèveront progressivement jusqu’à 1200 m d’altitude 😱.
Derrière une telle route se cache forcément une sacrée histoire ! C’est peu de le dire, les 36 km de la Corda sont une fierté nationale ! N’oublions pas que le « petit pays » d’Evora est une terre pauvre et faible en main d’œuvre. Je vous laisse donc imaginer les Capverdiens téméraires, grimper jour après jour sur ces hauteurs et poser un à un, chacun des 15 millions de pavés que vous foulez aujourd’hui. Chaque pavé est unique, taillé irrégulièrement au marteau et pourtant, tous s’emboitent parfaitement les uns avec les autres. Un tel ouvrage a nécessité plus de 20 ans de labeur pour être achevé.
Certains passages sont fascinants comme le cratère de Cova ou au contraire, vous feront froid dans le dos, notamment certaines crêtes qui donnent tout leur sens à « corde » et « funambule ». Le vertige s’installe souvent dans la voiture sans qu’on ne s’en aperçoive. Rien que pour cela, je vous conseille de louer un taxi, on ne sait jamais comment l’on réagira devant cette vision vertigineuse. Mieux vaut laisser le volant aux habitués qui en connaissent les secrets (et les travers). Serrez les dents jusqu’à amorcer la descente vers Ribeira Grande. À partir de là, vous êtes sauvé.e.s !
La visite prestige du Village et de la Ribeira do Paul
L’étape que vous attendiez se dessine enfin sous vos yeux : bienvenue au village de Paul. La petite localité prend des airs d’arc-en-ciel éclaté 🌈, tant les petites maisons multicolores sont dispersées dans un décor minéral timidement verdi. Il y a ici quelque chose de revigorant, vous ne trouvez pas ? On s’affale volontiers sur une des chaises de cafés, qui bordent la placette. En savourant une collation bien méritée, le bruit du marché voisin pourrait bien venir jusqu’à vos oreilles. Les environs, mi-verts/mi-rocheux sont d’une splendeur rare. Du moins, en dehors de l’île.
Une telle majesté s’explore aléatoirement, en suivant un chemin puis un autre. Les sentiers sont bien entretenus et si souvent empruntés qu’on s’y perd difficilement et jamais longtemps. Paul est aussi un bon endroit pour s’intéresser d’un peu plus près à la canne à sucre et ses dérivés. C’est une invitation à goûter le rhum, le punch et le grog – toujours avec modération - et à observer la transformation de la canne dans le moulin de Senhor Ildo, le plus ancien moulin à canne de l’île.
De Paul à Cova, le spectacle vert inespéré
Caldeira, Ribeira… Plusieurs intitulés désignent la nature frappante de la région de Paul. De Caldeira, le cratère, on reconnaît la roche d’origine volcanique qui monte toujours plus haut jusqu’à former les sommets abrupts si caractéristiques de Santo Antao. Ils semblent jaillir tout droit des profondeurs vallonnées densément verdies de la Ribeira. La nature subtropicale sauvage joue des coudes avec les cultures superbement aménagées en terrasse. Dans la Ribeira do Paul, vous comprendrez d’où le Cap-Vert tient son nom.
Les environs oscillent entre les passages plats – vos seuls instants de répit, savourez-les – et les pentes si raides qu’on n’en revient pas de les avoir franchies. Sur les hauteurs de la Ribeira do Paul, chaque pas est plus dur que le précédent. Et pourtant, cela ne nous arrête pas tant le paysage paraît tout droit sorti d’un rêve. Tous les sens sont mis à contribution : on cligne peu des yeux pour ne pas en perdre une miette. Le balancier des arbres aux branches chargées de fruits sucrés se joint aux épaisses tiges de canne à sucre. On entend le ruissellement de l’eau et les rires des locaux, dissimulés un peu partout dans la verdure. Enfin, l’odeur du café remonte jusqu’à nous, portée par le vent chaud et la fumée du grog en cours de préparation ☕️.
L’immensité verte de Caldeira do Cova
Voici un Cratère avec un « C » majuscule et pourtant, on oublierait presque le caractère volcanique de cette merveille naturelle tant la verdure recouvre toute forme de noirceur. Cet endroit est aussi connu sous le nom de Vallée de Paul. Approchez si vous l’osez et regardez-y de plus près ou plutôt… Plus bas. Bien plus bas.
Entre deux bandeaux de brume, que voyez-vous ? Les cultures maraîchères sont omniprésentes, disposées en terrasses, on comprend alors de quelle manière Santo Antao arrive à approvisionner tout l’archipel. L’émerveillement et le vertige se cèdent la place tour à tour, sans pour autant nous faire reculer. La vue plongeante est captivante. On se laisse bercer par l’écho, les feuillages des montagnes et les habitants logés bien plus en contrebas. Un mélange de sons nous revient aux oreilles dans un sifflement indissociable. Jusqu’à ce que, paradoxalement, un silence abyssal règne : cela dépend. Le vent qui s’engouffre jusqu’au fond de la caldeira nous remonte des odeurs de sucre de canne et d’arbres fruitiers. C’est si fabuleux qu’on y reste bien plus longtemps que prévu.
Fontainhas, la carte postale de Santo Antao
Les traits du hameau apparaissent dans ce qui est sans nul doute une des plus belles cartes postales du Cap-Vert. Les petites habitations aux couleurs marquées sont empilées les unes sur les autres, comme on imbriquerait des legos. Les couleurs vives et authentiques viennent bousculer la palette naturelle du cirque verdoyant dans lequel Fontainhas se trouve. Après plusieurs dizaines de photos, on atteint enfin le village. Les ruelles ondulent entre les cubes multicolores. Et comme si les couleurs manquaient, on retrouve des vasques remplies de fleurs à chaque bordure de fenêtres ainsi que des plantes en pot à côté des portes d’entrée 🌸. Suivez les fleurs et les blocs dans l’ordre qui vous plaira. Vous déboucherez tôt ou tard sur une ouverture, en forme d’entaille, qui offre une vue plongeante sur le cirque et loin, bien loin tout en bas : l’océan.
Tope de Coroa : hauteurs et minéraux à perte de vue
Inspirez à fond et prenez la mesure du chemin que vous allez parcourir. Je vous l’assure, l’ascension des 1979 m de Tope de Coroa s’annonce phénoménale. D’un pas décidé et en maintenant une allure sportive, vous évoluerez sur cette zone sèche et minéralisée comme un poisson dans l’eau. En parlant d’eau, où est-elle ? Mystère absolu. La transpiration de notre marche pourrait bien être la seule source d’hydratation à des kilomètres. Ces couleurs de sableuses, jaunes et dorées, nous feraient presque douter de l’île sur laquelle on se trouve. En effet, plus on évolue à travers ce territoire minéralisé, plus le poumon vert qu’est Santo Antao semble être un lointain souvenir. Qu’importe, on s’en accommodera le temps de la découverte tant cette vision est étonnante. Et si l’endroit paraît déserté, c’est une illusion. Même si je reconnais qu’on y trouve difficilement âme qui vive. Rien que pour cela, on apprécie d’avoir un guide à ses côtés pour cette exploration qui pourrait bien être l’apothéose de votre séjour sur Santo Antao 😍.
Porto Novo, le portail aux 2 visages
Alors que l’île majestueuse n’est plus qu’à quelques minutes de ferry, on attarde difficilement le regard sur le port de Porto Novo tant le spectacle global nous laisse sans voix. Santo Antao n’est semblable à aucune autre île sur notre planète. Verte, cultivable, sèche, noire, pharaonique, haute puis profondément creusée… 🌱 Si vous effectuez une des premières traversées de la journée, la brume du petit matin pourrait ajouter de l’intrigue à tout cela. Généralement, plusieurs de ces aspects s’observent dès l’arrivée à Porto Novo.
Le port animé de la ville annonce déjà un grand moment. Porto Novo s’étire de toutes ses couleurs le long de la côte noire et sableuse. Son animation est principalement assurée par les allées et venues des voyageurs. Touristes et insulaires savent tout de même y faire une halte pour déambuler dans son petit marché et croquer un morceau dans ses restaurants familiaux. Pendant qu’on se régale, on réalise que la ville à deux visages bien distincts : la vieille et la « nouvelle » ville. Comme je l’ai dit, il n’est vraiment pas nécessaire d’y rester très longtemps, encore moins de loger sur place. Cependant, prenez le temps d’observer cette différence. Je préfère de loin la vieille ville pour ses merveilleux points de vue. Ce panorama 5 étoiles explique notamment la différence de prix comparé à la « nouvelle » ville.
Une fois que votre estomac sera plein et que vous aurez le sentiment d’avoir vu l’essentiel, il sera temps de pénétrer pour de bon dans l’île de Santo Antao.
La mystérieuse roche gravée de Janela
Si d’aventure, vos randonnées vous mènent au minuscule village de pêcheurs de Pontinha de Janela, demandez aux locaux de vous indiquer la « Rocha ». Ils comprendront tout de suite ! Sur le chemin et à première vue, on ne décèle rien de particulier dans ce modeste hameau, si ce n’est ses couleurs et sa tranquillité.
C’est alors que – quelques centaines de mètres plus loin - une pierre surprenante se révèle être une des curiosités les mieux gardées de l’île. La roche gravée de Janela témoigne du passage d’un voyageur sur l’île avant la découverte officielle du Cap-Vert.
Le Cap-Vert apparut aux yeux du monde au XVe siècle. Il s’agit donc d’une avant-première bien lointaine pour cet explorateur solitaire, ou en groupe ? Difficile d’en avoir le cœur net. Après de nombreuses hypothèses et spéculations, les chercheurs s’accordent à dire que son auteur était très probablement portugais. Dixit la croix chrétienne, ardemment incrustée dans la pierre, qui ne laisse aucune place à l’interprétation.
Imaginez un instant, la sensation que doit procurer la découverte d’une nouvelle terre ? Une île cachée et vierge de toute vie humaine. Quant à l’humilité du voyageur qui n’a laissé pour trace de son passage, qu’un drôle de rocher en guise de message avant de repartir, comme si de rien n’était…
Pêche et soirée football à Ponta do Sol
Traversez Ponta do Sol jusqu’à vous retrouver face à la mairie. Immanquable dans la commune vu sa taille respectable et surtout, à sa couleur jaune citron si éclatante qu’à la saison des pluies, elle pourrait presque substituer au soleil. Côté couleurs – et ce n’est pas ce qui manque - aucune autre bâtisse de Ponta do Sol ne rivalise ! Cela dit, le style (et l’ambiance) d’Amérique latine ne vous laissera pas indifférent. La musique monte dans l’air, les quelques restaurants et la brise venue du littoral accentuent largement cette sensation.
À cloche pied sur les pavés, vous arriverez à la plage. Les locaux s’y retrouvent, y travaillent et s’y détendent tout au long de la semaine. La plage de Ponta do Sol est ravissante et fait office de lieu de vie - dans tous les sens du terme. On adore les barques traditionnelles de pêcheurs en bois colorés, écaillées par le sel, qui ne connaissent de repos que lorsque la mer s’agite trop pour les marins. Regardez les habitants s’activer lorsque sonne le retour des pêcheurs, personnellement, je ne m’en lasse jamais 🌊. Jour après jour, on hisse les bateaux, on coupe et écaille le poisson, on discute et on fume ensemble… Enveloppés d’une odeur d’iode et du moteur des bateaux encore chaud.
La fin de semaine amène aussi son lot de temps forts. À Ponta do Sol, le foot est presque une religion ⚽️. Les jeunes et les ainés revêtissent leur tenue du samedi : shorts, jogging et tee-shirt de sport pour s’affronter sur l’imposant stade de football situé à l’entrée de la ville. Les matchs mobilisent toujours beaucoup de monde et l’unique tribune suffit à embraser la pelouse. Des équipes de chaque île de l’archipel peuvent venir se disputer la victoire sur ce terrain. Les places sont payantes, 500 CVE tout au plus, mais valent la peine qu’on y assiste, rien que pour se sentir totalement Capverdien le temps d’un match.
La capitale du joyau capverdien : Ribeira Grande
Logée aux confins d’une vaste ribeira, Ribeira Grande réunit toutes les commodités et l’animation que l’on espère retrouver dans un petit chef-lieu. De mon point de vue, son architecture coloniale typique du XVIe siècle est son plus bel atout. Tout comme moi, vous aimerez aller et venir dans ses rues, sans jamais vous hâter. L’occasion de passer tranquillement de la place de l’église à l’école et d’entendre les rires d’enfants. On y reste peu de temps malgré tout, à moins d’y dormir pour le côté pratique. Juste pour se ravitailler et ajuster quelques détails de parcours si nécessaire. Ensuite, filez ! Santo Antao n’aime pas qu’on la fasse attendre.
Tarrafal, le pied à terre du bout du monde
Une bonne poignée de pêcheurs et d’agriculteurs se partagent un petit bout de terre appelé Tarrafal. Les fleurs sont entretenues avec soin et la verdure est partout. L’endroit est agréable, assez pour vouloir y rester en pension si l’isolement vous attire. Si vous l’envisagez, pensez à prendre contact à l’avance pour vous assurer un lit. En mettant le pied sur le sable noir de la plage on se sent seul au monde et à la maison en même temps. Les vêtements étendus sur les cordes à linge sont là pour vous rappeler que vous n’êtes jamais vraiment seul. Tant mieux, une si jolie plage mérite d’être partagée. Sans trop d’agitation donc, on se fait tout un programme : baignade, moments conviviaux et promenades à gogo.


Revu par Vitson, Guide locale Cap-verdien.
Publié le 2022-03-02
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