À 16h30, le taxi est au rendez-vous. On se demande bien pourquoi on vient nous chercher si tôt alors que le bus ne part pas avant 20h30. En fait, on s’aperçoit très vite qu’à cette heure là, Bangkok n’est qu’un immense embouteillage. Comme la gare routière est excentrée par rapport au centre ville, mieux vaut prendre de la marge. Après une bonne heure de slalom au milieu de la circulation, voici enfin la gare des bus.
Elle est immense. Des terminaux annoncent les horaires de centaines de bus. Il y en a pour toutes les destinations, de la petite ville reculée au fond de la Thaïlande jusqu’aux capitales du Laos ou du Myanmar. Plus de deux cents cars sont parqués sur leur aire de garage et attendent l’heure du départ. On se croirait dans un aéroport. !
Le car qui nous emmène à Chiang Mai est un car de luxe. Mais contrairement à ceux qui descendaient dans le Sud et qui semblaient être réservés aux touristes, ceux-ci sont accessibles à tous et d’ailleurs, les touristes sont rares. Leur présence suscite souvent de la curiosité ce qui permet d’engager immédiatement les conversations. Dans le car, il y a même une hôtesse, vêtue d’un uniforme comme dans les avions. Elle lance au micro des annonces en thaï que vous aurez sûrement un peu de mal à comprendre, puis distribue un repas tout prêt, emballé sur un plateau. Le luxe ! Quand le diner est terminé, extinction des feux et position couchette jusqu’au lendemain matin.
Une fois de plus, la nuit est courte. A 4h30 du matin, les lumières du car s’allument et une demi – heure plus tard, tous les passagers se retrouvent avec leurs bagages sur le trottoir de la gare routière de Chiang Mai, prêts pour attaquer une nouvelle longue journée. Ceux qui ont été prévoyants ont réservé un point de chute pour finir leur nuit. Les autres doivent se mettre à la recherche d’un hôtel !
Que vous ayez anticipé ou non, nous vous conseillons de dormir au Yourhouse Hotel.
Pour s’y rendre, il suffit de prendre un taxi à la gare routière. Pas d’inquiétude à avoir, ils sont disponibles à toute heure du jour et de la nuit ! A cette heure là, l’hôtel est fermé, mais il y a un gardien qui surveille depuis l’hôtel d’en face, le Yourhouse II. Il vous trouvera une chambre pour finir la nuit et vous vous arrangerez avec la patronne le lendemain matin. Avantage intéressant, elle parle très bien le français. Elle est accueillante et donne plein de bons conseils pour découvrir la région !
Une petite grasse matinée plus tard, vous voilà frais et dispo pour organiser les journées à venir. On a la surprise de constater que le coût de la vie n’a rien à voir avec celui des îles ou de Bangkok. Dans le Nord, la vie est beaucoup moins chère. Le prix de la chambre en est la première preuve.
Chiang Mai est réputée pour les circuits de randonnée de plusieurs jours. C’est le principal point de départ des excursions de toute la région. Encore une fois, il y a des dizaines d’agences qui proposent toutes sortes d’itinéraires, alors à qui faire confiance ? Vous ne marcherez pas dix minutes dans le centre ville sans tomber sur un spécialiste du trekking, du rafting ou de tout autre activité destinée aux touristes de passage.
Pour faire simple, nous vous recommandons de vous fier à la patronne de la guesthouse Yourhouse. Elle propose trois sortes de circuits. Ils durent tous trois jours et deux nuits mais sont chacun de natures différentes. Le premier est un tour organisé classique. Vous ferez partie d’un groupe constitué par d’autres touristes, comme vous, et vous parcourez un itinéraire assez fréquenté où vous aurez toutes les chances de croiser d’autres groupes, comme le vôtre. Dépaysement garanti, certes, mais vous tirez un trait sur la solitude et la sensation d’aventure. !
Le deuxième circuit coûte un peu plus cher. Il fonctionne suivant le même principe que le premier, mais il suit un itinéraire un peu plus sauvage et les chances de tomber sur d’autres groupes sont plus limitées.
La dernière formule est un séjour personnalisé, à la carte. Vous constituez votre propre groupe, que vous soyez deux ou dix, et vous êtes accompagnés d’un guide rien que pour vous. Il connait parfaitement la région et les villages parce que c’est là qu’il habite. Avec lui, vous traversez la forêt par des petits chemins connus de lui seul. Il y a possibilité d’adapter les journées de marche suivant la force et la volonté des participants. Vous dormirez chez les tribus du Nord où vous serez absolument seuls. Même si ce circuit est le plus cher, nous vous le recommandons vivement. C’est une immersion totale dans un autre univers pendant trois jours. Le changement avec les plages du Sud est radical ! Suivant vos goûts et votre budget, arrangez-vous avec la patronne qui se chargera de toute l’organisation logistique. Si vous êtes partant pour l’aventure, sachez qu’elle peut commencer dès le lendemain matin.
Une petite précision tout de même : quelque que soit le circuit que vous choisissez, vous n’échapperez pas à un tour à dos d’éléphant, suivi d’une descente de rivière en bambou – rafting. C’est comme ça. Si à première vue, cela ne vous enchante pas forcément, vous verrez au final que ce n’est pas si désagréable que ça !
Si vous souhaitez être plus libre, la solution scooter est idéale. Mais attention, la conduite à Chiang Mai n’a rien à voir avec celle des îles du Sud. Ici, la circulation est bien plus dense. C’est une grande ville avec beaucoup de véhicules. Se mêler au trafic demande vraiment toute votre attention. Étant donné que Chiang Mai est une des plus grandes agglomérations de la Thaïlande, la police est plus présente.
Alors, le loueur vous rappelle les deux règles élémentaires à connaitre par cœur pour conduire dans ce pays : la première et la plus importante est qu’il faut impérativement s’arrêter quand un feu est rouge. La deuxième précise qu’il est interdit de franchir la bande blanche centrale lorsqu’elle est continue. Avec ça, vous êtes parés ! Ce qu’on oublie de vous dire, c’est que les chauffeurs doivent avoir sur eux leur permis de conduire car les contrôles sont fréquents à la sortie de la ville. La police vérifie uniquement les papiers des conducteurs de scooters. Si vous n’avez pas de permis, vous devez payer sur le champ une amende de deux cents baths.
Ensuite, on vous laisse repartir comme si de rien n’était, comme si le fait d’avoir payé l’amende compensait le manque de papier officiel.